Programmation arts visuels
En cours
* Nous sommes actuellement en montage de nos expositions de printemps. Rendez-vous le 2 avril à 14h pour le vernissage des expositions Écrans et enveloppements de Johanne Bilodeau, Tant que je pourrai noircir de Marie-Claude Robillard et La genèse d’un cercle de Louise Marois!
Exposition extérieure de photographies
HYBRIDES, Sarah Gobeil
19 juin 2022 au 1er juin 2023
À travers l’exposition HYBRIDES, l’artiste Sarah Gobeil propose une série de portraits créés par montages photographiques réalisés entre 2011 et 2018. À même son entourage, l’artiste choisit des sujets pour leurs traits de personnalité ou leurs profils particuliers, puis elle combine à leur image divers éléments mécaniques, en transparence, créant ainsi des associations inusitées. Ce faisant, Sarah Gobeil offre à ses sujets une deuxième nature et invite le public à se questionner sur la condition de ces personnages dorénavant hybrides.
Selon Daniel Peraya, professeur à l’unité des technologies éducatives de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de l’Université de Genève, la photographie appartient au monde du double. Alors, pourquoi ne pas tirer avantage au maximum de ce médium?
Merci à la Ville de Sherbrooke pour son soutien dans la réalisation de cette exposition!
À VENIR
2 avril au 28 mai 2023
VERNISSAGE: 2 AVRIL, 14h
Écrans et enveloppements, Johanne Bilodeau
Cette nouvelle installation, Le jardin-atelier, s’inscrit dans la pratique de Johanne Bilodeau comme la continuité narrative de La chambre-atelier, installation exposée au Musée des beaux-arts de Sherbrooke en 2022. Ces récents projets visuels tirent leur origine d’une recherche autour de l’idée de l’écran-enveloppement.
Dans Le jardin-atelier, l’artiste se penche sur l’élaboration de motifs graphiques inspirés de son environnement naturel et domestique. Puis, elle s’amuse à mettre en relation ces différents symboles par des jeux de juxtapositions et de répétitions. Un langage singulier voit alors le jour, fait de suites, de mots imagés, de phrases insolites, de textes visuels, de pages vibrantes, d’écrans.
Pour l’artiste, les écrans sont des surfaces planes ou des bas-reliefs sur lesquels l’œil voyage et dans lesquels le regard se perd. Un premier enveloppement est généré par la relation entre l’œuvre installative et le regardant. L’expérience se situe principalement dans la superposition des écrans et le corps du visiteur.
Dans Le jardin-atelier, Bilodeau choisit de revisiter la structure en demi-sphère (dessinée en 2002 et présentée pour la première fois en 2017 sous le titre de La maison-robe) en l’abordant, cette fois, comme une capsule. Par un jeu d’écrans souples composés de divers matériaux textiles, l’artiste s’amuse à recouvrir et à codifier les parois du refuge. Ce faisant, elle crée un second enveloppement et donne forme à un nid d’introspection. Cet espace propice à la création, l’artiste souhaite l’introduire comme une parenthèse bienveillante, une cellule évoluant en retrait du chaos environnemental actuel.
Tant que je pourrai noircir, Marie-Claude Robillard
Tant que je pourrai noircir est une réflexion approfondie sur le processus de la pensée. En écrivant de façon inlassable des réflexions de nature sociologique sur ses tableaux, l’artiste explore l’hypothèse selon laquelle le processus de la pensée est en mutation continuelle. Par cette action, elle tente de ralentir la succession et l’enchaînement des idées afin de mieux comprendre et questionner ce mécanisme psychologique immuable et complexe.
Dans cette série de Robillard, l’accumulation d’écrits est mise de l’avant et constitue le point d’ancrage de son œuvre. Contrairement à la majorité de son corpus où il y a retrait et altération de la surface, les tableaux proposés ici sont réalisés uniquement par addition d’écriture. D’une œuvre à l’autre, la variation de la densité de la rédaction de même que les différentes nuances de blancs et de noirs créent un rythme au travers des compositions qui illustrent elles-mêmes différents instants ou sensations provoqués par nos réflexions. En employant la peinture encaustique, un procédé ancestral à base de cire d’abeille, Robillard crée des tableaux sur bois et des monotypes sur papier. Ce médium permet la réalisation d’un palimpseste en multipliant les couches de cire et de texte.
Cette superposition d’écrits, qui ne pourra jamais être lue, fait opposition au surplus d’information qui nous entoure de même qu’à la divulgation abusive de soi devenue possible par les différents réseaux sociaux. Mais encore, elle réfère également au silence; un concept central à la pratique de l’artiste. Robillard tente ainsi de faire voir l’inaudible en faisant taire tous les codes du langage, en brouillant les signes pour transformer l’écrit en œuvre à la mémoire de l’invisible.
La genèse d’un cercle, Louise Marois
La présente exposition propose deux volets distincts de dessins au graphite sur papier, un sur les champignons et un second sur divers végétaux. Ce travail en est un sur l’évolution d’un fruit comme celui d’une plante aborigène, du manteau d’un insecte comme le rond imparfait d’une cellule. En parfaite harmonie avec le mouvement de la main, de l’œil et du temps qui s’organise, ici, tout ce qui sépare ou rapproche de l’autre est issu du vivant ou du mort, de ce qui évolue ou de ce qui est révolu.
Présentées dans une suite chronologique, les œuvres apparaissent comme des hublots, astéroïdes, cellules, cadrans or, il s’agit en vérité de fruits, de noyaux, de pédoncules et d’écorce, d’écailles ou encore de fibres tous surchauffés par le procédé du feu puis, dessinés. Ces sujets de forme exclusivement circulaire suggèrent l’évolution ou à l’inverse, la décomposition, mais surtout, l’inexorable cycle dans lequel nous nous sommes invité.e.s.
La préoccupation écologique est au centre de ce projet, l’artiste nous invite à nous interroger sur ce qui nous attend dans un futur rapproché.
18 juin au 3 septembre 2023
Jardins réinventés de la Saint-François | Expositions intérieures:
Zombie capitalisme, Oli Sorenson
Appar.aître / Appar.être, Amélie Lemay-Choquette
Attentions, Jeanne Caron
17 septembre au 5 novembre 2023
Isles, Francis Macchiagodena
Les villes superposées, Laura Criollo-Carrillo
Les objets dans le miroir, Sonia Bolduc et Annick Sauvé
17 novembre au 17 décembre 2023
Exposition collective des membres: thématique à venir
PASSÉES
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29 janvier au 19 mars 2023
VERNISSAGE // 29 janvier 2023, 14h
La cour des ossements, André Lemire
La cour des ossements, le boneyard, est un lieu d’entreposage de ce qui ne sert plus, pour un instant ou pour toujours. C’est l’endroit, dans le milieu du spectacle extérieur, de l’événementiel ou du cirque, où les éléments scénographiques et le matériel technique se retrouvent en transition, en attente d’être assemblés ou transportés. C’est un endroit en perpétuelle transformation, à la géographie changeante, où rien n’est voué à être définitif. C’est là où sont rangées les boîtes vidées de leur contenu, les décors brisés en vue d’une éventuelle réparation qui ne vient parfois jamais. C’est là où l’on dépose tout ce qui n’a pas encore trouvé sa place. C’est ainsi que chaque spectacle a son boneyard caché quelque part derrière le chapiteau.
Depuis les années soixante, les visiteurs des différents parcs d’attraction de Disney peuvent faire l’expérience du Hall of Presidents, une attraction toute américaine mettant en scènes des répliques mécanisées, des animatroniques, de présidents marquants de l’histoire américaine. D’Abraham Lincoln à Donald Trump, ceux-ci prononcent des discours, se lèvent et s’assoient, et créent une illusion de vie qui se veut la plus convaincante possible. L’émerveillement est ainsi mis au service d’un idéal de patriotisme, de force. Mais à quoi ressemblerait une attraction qui, plutôt que la force et la grandeur, chercherait à exprimer la fragilité de l’expérience humaine? À quoi ressemblerait une pareille attraction tombée en désuétude, un boneyard d’animatroniques délaissées?
C’est ce que tente d’explorer La cour des ossements, qui met en scène l’échec et l’anti-performance, à l’image d’un monde chaotique et complexe dans lequel l’imperfection, la dysfonction et l’erreur jouent un rôle essentiel. D’une présentation à l’autre, les éléments constitutifs de l’installation s’usent, se brisent, se réparent ou se combinent, se recyclent sous une autre forme, dans un processus additif où rien ne se perd, suggérant une forme de vie à mi-chemin entre l’automate, le végétal et le mycélium qui semble coloniser de plus en plus l’espace d’exposition comme la jungle sur les ruines d’une cité perdue. Les objets cherchent ici à prendre vie, à respirer même parfois, sans toutefois y arriver complètement. L’imperfection du créateur s’est manifestée dans l’imperfection de la créature. Le travail n’a pas été complété. Et pourtant, un semblant de vie se manifeste…
Bruit blanc, Patricia Gauvin et Claude Majeau
La présente exposition de Patricia Gauvin et de Claude Majeau explore les obstacles à nos aspirations et le difficile passage au « faire ». Tel un journal personnel, Bruit blanc est façonné de papier, de son et de lumières qui témoigne des différents moments de la création. Séduisantes et rassurantes, des clôtures s’érigent comme des remparts à la démesure de l’imagination. Le bruit blanc évolue en torture silencieuse qui nourrit l’indifférence et nous prive de notre sens créateur. On se love dans ce non-lieu désengageant. Cette installation attire l’attention sur le côté dérisoire des barrières. Les obstacles deviennent l’espace d’un instant franchissables. Le projet invite à voir les difficultés avec ironie. Tel un dispositif qui impose au spectateur un trajet multisensoriel. Il s’agit de partager les limites avec l’étendue des émotions que la création fait vivre.
Patricia Gauvin et Claude Majeau ont entrepris une réflexion sur le processus de création et les déterminants sur ce qui les mène à abandonner un projet où s’engager jusqu’à son aboutissement. Ayant toutes deux une pratique collaborative, les allers-retours entre création, échange avec la communauté et temps d’arrêt sont au cœur de ce type de pratique. La métaphore de la clôture se prête à la distorsion, au détournement et à sa transformation des limites en défis.
Corps tarissable, Véronique Hamel
Engagée dans une démarche expérientielle basée sur l’impermanence et la répétition, Véronique Hamel s’interroge sur la relation entre le corps et l’esprit. Les troubles psychosomatiques qui obscurcissent son quotidien l’amènent à explorer l’étendue des effets de l’endurance et de la résilience.
Corps tarissable témoigne de ce processus intuitif où le froid sert de référent sensoriel. Son corps lui étant devenu étranger, l’artiste mène une quête de réappropriation. À travers des œuvres performatives, installatives et des dessins instinctifs, Véronique Hamel recrée, de manière métaphorique, sa réalité parfois débilitante.
Un corps qui s’adapte au froid pour éviter les engelures et l’hypothermie. Ce même corps qui s’est conditionné à envoyer, de façon soutenue, des signaux de douleur même en absence de dommage corporel. Une adaptation de protection dans les deux cas. L’une bénéfique, l’autre incapacitante.
Cette dualité met en évidence le côté pervers de la résilience. Ces observations soulèvent des questions par rapport à cette aptitude admirée dans une société centrée sur la productivité. Le côté honorable de la persévérance nous fait-il oublier de questionner la légitimité ou la pertinence de nos ambitions? Comment repérer ce point de bascule où la persévérance forme des œillères qui relaient les atteintes psychiques à l’angle mort?
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